3.2.7. Dispositif permettant un réseau d'aspiration modulable et variable
Dans une chaîne de production, toutes les machines travaillent simultanément et dans ce cas, l'utilisation et donc la mise en place des registres de fermeture vus au chapitre précédent est inutile.
Les soucis commencent lorsqu'il faut prévoir un fonctionnement non simultané des machines à capter, sachant qu'il est pratiquement impossible dans l'industrie du bois de prévoir un fonctionnement alternatif à moins de 75 %.
En effet quels que soient les calculs de simultanéité, il arrivera toujours un moment où dans une branche collectrice (prévue pour 3 ou 4 machines) d'un conduit central l'installation devra fonctionner à 100% ou à moins de 50%. Les calculs seront donc fait en conséquence généralement à 100% et 25 m/s pour le cas le plus défavorable. Or un fonctionnement alternatif risque de ramener la vitesse de l'air à des vitesses de dépôt dans les gaines (inférieure à 18m/s).
Nous avons vu chapitre 2.1. que, sans prendre de marge de sécurité, la vitesse minimum devra être de 18 m/s. Donc la limite de fonctionnement alternatif correspondra au rapport de 25 m/s à 18 m/s soit 75 % de simultanéité.
CATTINAIR a mis au point du matériel adapté permettant de contourner cette difficulté. Deux solutions sont possibles la première, avec un SATELLAIR assurant une simultanéité à plus de 50 % avec un débit pratiquement fixe, la deuxième, avec un COLLECTAIR avec un débit d'air variable et adapté aux bouches d'aspiration ouvertes.
Le SATELLAIR
Le Satellair a été étudié pour la captation d'un parc de machines ayant un taux d'utilisation pouvant varier de 10% à 70% environ.
Figure 39
Schéma du SATELLAIR
Il s'agit d'un appareil automatique ayant un diamètre de reprise de 350 mm, avec 8 raccordements possibles de diamètre 120 mm à 180 mm. Chacune de ces 8 sorties comporte un clapet de fermeture commandée par vérin pneumatique. La mise en marche de la machine autorise l'aspiration dans son réseau de tuyauterie. L'arrêt de la machine ferme le circuit concerné avec un retard de 5 secondes environ.
Pour que cela marche sans problème notamment lorsqu'il n'y a qu'une seule bouche ouverte, il faut être certain qu'il y ait dans le collecteur de 350 mm une vitesse d'air constante comprise entre 20 et 25 m/s, tout au moins supérieure à 18 m/s.
Un système simple permet d'assurer un équilibre de la perte de charge du réseau et donc un débit d'air pratiquement constant dans le collecteur général assurant ainsi le transport pneumatique des déchets captés.
Le COLLECTAIR
Brevet n° 88 09986
Figure 40
le COLLECTEUR TRANSPORTEUR
On remarquera que la vitesse minimale de transport pneumatique est un frein à l'évolution du réseau d'aspiration. S'il n'y avait pas de particules à transporter, il serait possible de moduler le débit d'air en fonction des besoins réels de l'installation.
L'idée est donc de transformer l'aspect transport pneumatique en transport mécanique. Ainsi, débarrassé de la contrainte vitesse minimale, seuls seront en cause le réseau d'aspiration et le débit d'air réellement nécessaires.
Nous avons vu précédemment qu'un réseau d'aspiration devait être calculé pour le circuit le plus défavorisé, et qu'il y avait lieu de prévoir des cônes d'équilibrage pour les branchements préférentiels. Le système imposera ce calcul d'équilibrage.
Les circuits de chaque embranchement étant, indépendamment, équilibrés au plus prés du collecteur, la pression globale relevée au collecteur (avec un ou plusieurs embranchements ouverts) sera sensiblement identique. La seule variation sera la vitesse d'air dans le collecteur principal. A ce niveau on peut estimer que cette variation de perte de charge est négligeable sur l'ensemble d'une installation.
Un déprimomêtre proportionnel mesurant la pression nécessaire peut donc assurer un débit d'air en fonction des bouches d'aspiration ouvertes.
Supposons qu'à un instant "t" un nombre "X" de bouches d'aspiration soient ouvertes. L'ensemble du réseau, avant filtre, offrira une perte de charge de "Y". Si une ou plusieurs bouches d'aspiration supplémentaires sont ouvertes alors la perte de charge "Y" diminuera. Le déprimomêtre donnera une information permettant d'augmenter la vitesse du ventilateur et donc le débit d'air jusqu'à retrouver la dépression "Y" correspondant aux besoins réels des bouches d'aspiration en fonctionnement.
S'il n'y a pas assez de bouches ouvertes pour assurer le transport pneumatique des déchets captés, l'enceinte du collecteur à vis agit comme une chambre de détente et les déchets tombent dans la vis en spirale, en partie basse du collecteur transporteur. Ces derniers entraînés alors mécaniquement seront repris par le réseau de transport pneumatique utilisé en reprise du filtre.
L'avantage du système c'est qu'il permet d'avoir une consommation électrique au ventilateur totalement dépendante du nombre de bouches ouvertes.
Autres solutions
D'autres systèmes ont été essayés mais ils ont trop d'inconvénients pour avoir permis une exploitation efficace et durable :
Système avec plénum suivant document ACGIH
Chaque machine comporte un ventilateur indépendant. Outre les problèmes liés au bruit nous verrons plus loin pourquoi ce principe est abandonné aujourd'hui.